Si Yéshou'a
a bien observé la Torah, Sha'oul/Paul,
quant à lui, l'a aboli et a demandé à ceux qui venaient au
Mashiah/Messie
de ne pas la suivre.
→ Sha'oul n'a jamais aboli la Torah, c'est notre
imagination et surtout notre manque de
compréhension de la B'rit
Hadasha/Alliance
Renouvelée qui nous fait dire cela.
Avant de commencer, notons que Sha'oul dit quelque chose de
très important, quoi qu'à première vue cela peut sembler être un
détail :
« Je suis Juif, né à Tarse en
Cilicie, mais j'ai été élevé dans cette ville et formé
aux pieds de Gamli'el » (Actes des
émissaires, 22:3)
Rabban Gamli'el était le petit-fils d'Hillel, qui a
donné naissance à l'école de pensée dont était très proche
Yéshou'a (une lecture attentive des Paroles du Roi montre
plusieurs correspondances entre celles-ci et celles d'Hillel).
Il a été un des grands maîtres de sa génération, et siégeait au
Sanhédrin ; d'ailleurs, son nom parsème les pages du
Pirké Avot et du Talmud. Pourquoi tous ces détails ?
Car comme Sha'oul a été instruit dans la Torah auprès de ce
maître, et qu'il « surpassait tous ceux de son âge »
(Lettre aux Galates, 1:14), il a été plongé dans les
raisonnements des rabbins très tôt et à appris à parler et à
exposer des sujets de Torah avec une certaine profondeur, d'où la
difficulté de l'étude de ses lettres.
En effet, une lecture superficielle des Textes de Sha'oul peut
laisser entendre que la Torah n'est plus, seule la émouna/foi
compte. Déjà à son époque, sa pensée était mal comprise :
« Considérez que la patience de notre
Adôn est une yéchou'a (délivrance) comme
l'a écrit notre cher frère Sha'oul selon la sagesse qu'Hashem lui a
donné. En effet, il parle de ces choses dans toutes ses lettres, et
renferment parfois des points qui sont
difficiles à comprendre,
des points dont certaines personnes sans
instruction et instables tordent le sens, ainsi que celui d'autres
Textes, pour leur propre
destruction » (2ième Lettre de Shim'on
Kéfa, 3:15-16)
Si Shi'mon, baigné dans la culture juive et contemporain de
Sha'oul, trouvait certains points développés par ce-dernier
difficiles à comprendre, à combien plus
forte raison nous aujourd'hui, ayant une pensée gréco-romaine
occidentale du XXIième siècle ! Seul le Rouah
Hakodesh/Souffle Saint peut nous conduire dans les profondeurs de
sagesse de ce grand maître d'Israël.
Mais Shi'mon était loin d'être le seul à avoir du mal à
comprendre ce géant, comme nous le montre le Texte ci-dessous :
« Tu vois, frères, combien de
milliers de croyants il y a parmi les Judéens, et ce sont tous de
vrais zélotes pour la Torah. Or, on leur a raconté à ton sujet
[Sha'oul] que tu enseignes à
tous les Juifs qui vivent parmi les Goyim à renoncer à Moshé/Moïse,
leur disant de ne plus faire la b'rit mila/circoncision sur leurs
fils et de ne plus suivre les traditions […] Ainsi,
tout le monde saura qu'il n'est
rien des rumeurs qu'ils
ont entendues à ton sujet, mais que
toi aussi tu marches droit, gardant la Torah »
(Actes des émissaires, 21:20-24)
Pourquoi les lettres de Sha'oul sont-elles si difficiles à
comprendre ? Car ce fils de la tribu de
Binyamin
parle comme parle un sage
d'Israël :
il fait descendre des sujets difficiles à comprendre à notre
niveau, il transforme de la viande en lait pour tous les croyants que
nous sommes, et nous donne un concentré de Torah, dans le sens où
il réduit ses explications au maximum, afin d'en dire le plus
possible en peu de lignes ; il en résulte la présence de
beaucoup de sous-entendus. Ajoutez à cela qu'il a dû transmettre et
transcrire la pensée hébraïque orientale dans la pensée grecque
occidentale. Il en résulte beaucoup de confusions pour « les
personnes mal affermies » que nous sommes tous.
Mais pourquoi Sha'oul donnait-il ces « concentrés de
Torah » au lieu de développer tous ces sujets, comme il se
doit ? Car à l'époque, les
nouveaux croyants en Yéshou'a fréquentaient les synagogues, et donc
chaque Shabbat, ils pouvaient en apprendre toujours plus sur la
Torah, et établir les connexions entre le Roi Mashiah et les
traditions d'Israël, comme cela est dit :
« C'est pourquoi, je
[Ya'akov/Jacques] suis d'avis qu'il
ne faut pas créer de difficultés à ceux des Goyim qui se tournent
vers Hashem […] car depuis les
temps anciens, il y a dans chaque ville ceux qui proclament Moshé et
qui lisent ses Paroles dans les synagogues chaque Shabbat »
(Actes des émissaires, 15:19-21)
Seulement, avec le temps, les Gentils qui ont cru en Yéshou'a
se sont dissociés des Juifs et des synagogues pour créer leur
propre religion et système de pensée, ce qui deviendra le
christianisme. Il en résulte que la
pensée hébraïque a disparu et que la Torah, les Névi'im/Prophètes
et l'Alliance Renouvelée ont été comprises dans une pensée
grecque, dénuée de tout Judaïsme.
Les pensées du rav ont été mal comprises, et il s'est
développé un certain orgueil spirituel parmi les Gentils qui, eux,
ont « l'esprit, la grâce et le Messie », alors
que les Juifs en sont toujours « à la loi ». Il
devient donc évident qu'avec une telle attitude envers le frère
aîné qu'est le Juif, les Gentils n'aient pas l'humilité de leur
demander de les éclairer sur la Torah et la pensée du grand sage
d'Israël qu'est Sha'oul.
Pourtant, les clefs de la compréhension profonde des choses se
trouvent chez Israël, car le prophète nous dit :
« De Tzion/Sion
sortira la Torah, et de
Yéroushalayim/Jérusalem la
Parole d'Hashem » (Yésha'yahou/Isaïe 2:3)
Ainsi que :
« 10 hommes de toutes les langues des
Nations saisiront un Juif par le pan de son vêtement [ils
saisissent ses Tsitsiyot/franges] et
diront : nous irons avec vous car nous avons appris qu'Elohim
est avec vous » (Zékharyah/Zacharie 8:23)
Ayons donc de l'humilité, de la sagesse, et retournons vers le frère
aîné qui est le Juif. Lisons les Textes avec une pensée hébraïque
et non plus païenne. Ce n'est pas au
Juif à se séparer d'Israël pour se greffer sur l'arbre des
Nations, mais c'est au Gentil à s'arracher de l'arbre des Nations
pour venir se greffer sur Israël, parmi le peuple Juif.
Quand nous aurons intégrer toutes ces choses au fond de notre
rouah/esprit, alors nous pourrons comprendre les
lettres de Sha'oul, et y découvrir toutes les perles qui nous
y attendent depuis 2000 ans !
Sources :
« Jewish New Testament Commentary » by
David H. Stern
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