Rabbi Yéshou'a le Messie
Les
« sacrifices »
Le mot français « sacrifice »
renvoie à la notion de la Torah de korban, animal tué
puis offert à HaShem dans le Temple, sur l'autel.
Apporté comme cela, on pense à de la barbarie obscurantiste
moyenâgeuse et affreuse. Or, rien
n'est plus éloigné de la vérité qu'une telle pensée.
Reprenons depuis le début, avec la vérité de la Torah Orale
des Maîtres d'Israël, inspirés par la rouah
hakodesh, le souffle saint.
Le mot korbân, très mal
traduit en français, provient de la racine hébraïque קרב,
dénotant
l'idée d'un rapprochement, d'un lien se créant entre deux entités.
La première mention d'un korbân se retrouve avec Qayîn
et Havèl
(Caïn et Abel) qui, après avoir été chassés du Gan
'Eden, offriront une mînhah chacun à
HaShem. L'un des fruits de la Terre, l'autre un animal. Les
deux sont valides au même titre, ce qui a disqualifié Qayîn,
ce n'est « que » son attitude de
cœur, pas la nature de son offrande.
Plus tard, la Torah décrira
plusieurs types de korbanot : comme celui qui vient
d'être vu, il y a la mînhah,
l''olah (l'holocauste, montée),
shélamim (rémunératoire, de
paix), l'asham (délictif), le
hatat
(expiatoire), korbân du premier né mâle, de la dîme du
bétail, de péssah, des Fêtes, du
Shabbat, quotidien (que l'on dit dans la prière de Shaharit
le matin et de Minhah l'après-midi).
Certains concernent les fautes
involontaires, d'autres sont facultatifs, d'autres obligatoires,
chaque jour où durant une Fête en particulier.
Pour bien
comprendre en profondeur ce sujet, il n'existe qu'un moyen, c'est de
se rapprocher des secrets de la Torah
ou kabbale. Le
mot kabbale signifie réception (par exemple, les Juifs
parlent de « kabbalat Shabbat », la réception du
Shabbat le vendredi soir). Les
Maîtres des secrets nous apprennent que lorsque le monde a été
créé, avec le premier homme Adâm, le « paradis »
(pardon pour la grossièreté) était « sur Terre ».
Toutes les énergies spirituelles permettant son fonctionnement de
façon optimal se trouvaient à la bonne place.
Lorsque
Adâm a péché, il y a eu, pour parler en termes simples et clairs,
une « explosion spirituelle » qui a disséminé ces
étincelles de sainteté aux quatre coins de la création.
Emprisonnées dans le monde physique et spirituel, plus précisément
dans des k'lipot (écorces spirituelles mauvaises) le
travail de l'homme depuis la chute est de récupérer ces étincelles
afin de les ramener à leur bonne place,
et ainsi réparer le monde qu'il a lui-même abîmé.
Comment les ramener ? En
étudiant la Torah
et en pratiquant les mitsvot,
commandements. Parmi ces mitsvot se trouvent celles
des korbanot. Quelle est leur utilité ? En
tuant un animal selon la méthode méticuleuse prescrite par le
Maître du Monde, les étincelles de sainteté sont libérées. Et
comment se sont-elles retrouvées là ? Par les processus
naturels. Celles contenues dans le minéral (l'eau) sont ingurgitées
par les plantes et rejoignent donc celles présentent dans le
végétal. L'animal mange le végétal, et celui-ci est soit mangé
par l'humain, soit « sacrifié à HaShem ». Dans les deux
cas ces étincelles repartent à leur source en étant libérées de
leur prison.
Ouvrons une parenthèse : il
s'agit là d'un des secrets de la casheroute. Pourquoi la
Torah, par exemple, enseigne à ne manger que les poissons qui
ne possèdent écailles et nageoires, et aucun autre (donc exit
crustacés et compagnie) ? Parce que, chose que ni vous ni
moi ne voyons mais que le Créateur connaît,
c'est que ces animaux possèdent des étincelles à libérer,
contrairement aux autres. Manger un animal interdit, et même non
cachère (tuer de façon telle que l'animal souffre) ne répare
absolument rien, et donc ne fait pas avancer le monde. C'est une
action totalement morte.
(donc
pour tous ceux qui entraînent les Juifs à manger du porc ou autre,
vous participez à votre petit niveau à répandre la mort dans le
monde. À bon entendeur !)
Maintenant, continuons un peu plus
loin. Le Toldot Yitshaq
enseigne que « la faute enveloppe
l'homme d'un souffle impur. Celui-ci disparaît lorsque le korbân
est consumé par le feu de l'autel ».
Ainsi de même que la création est brisée et que les korbanot
contribue à la réparer, de même l'homme est « brisé »
par le péché, la faute, et le sang des animaux ou l'oblation
végétale le répare également. Quand un animal est offert sur
l'autel, ses étincelles sont libérées, et l'homme est
purifié de ses péchés, car faisant partie intégrante de la
nature, il se libère en même temps qu'elle.
Or, si l'homme ne pèche plus, plus
besoin de korbanot, puisqu'il se répare tout seul. C'est à
cela que fait allusion ce passage :
« C'est
que Je prends plaisir à la générosité et non au korbân, Je
préfère la connaissance d'HaShem aux holocaustes »
(Hoshé'a/Osée 6:6)
Certains profitaient de fauter et
d’apporter un korbân après afin de se donner bonne
conscience. Or HaShem les rappelle à l'ordre : ce que Je
veux, c'est votre réparation, par profiter du médicament-korbân
pour continuer de fauter ! Ils ne sont là que pour vous aider
dans votre mission, pas pour vous permettre de vous complaire dans le
péché.
Il est dit aussi :
« Nous
T'offrirons, au lieu de taureaux, l'hommage de nos lèvres »
(Hoshé'a 14:3)
Quant à ce passage, il s'explique
à plusieurs niveaux. Premièrement, cela signifie que le navi
a vu, par prophétie, que les enfants d'Israël comprendront
cette leçon et atteindront un tel niveau de proximité du Divin,
grâce au Messie, que leur propre réparation n'aura plus
besoin du sang d'un korbân, étant donné qu'ils pourront se
rapprocher tout seul. Ainsi, depuis la
destruction du second Temple
et l'arrêt des offrandes, la téfilah
(prière) remplace ces korbanot
(plus exactement les compètent),
car les énergies qu'HaShem
a mis en place dans le sang ont changé de configuration et se
trouvent dans la paroles des lèvres de son peuple (en effet, il est
connu de tous depuis toujours que les mitsvot
de la Torah
peuvent changer de configurations selon l'endroit/le temps/les
personnes. La réparation peut donc aussi bien passer par une
effusion de sang que par une prière du cœur).
Nous comprenons bien maintenant
cette sentence de nos Maîtres :
« Dans
le futur, tous les korbanot, à l'exception de l'offrande de
remerciement, seront interrompus » (Vayiqra
Rabbah 9:7)
Une fois que
le monde sera totalement réparé, les korbanot
n'auront plus aucune utilité car les étincelles ne seront plus
emprisonnées, donc ils seront annulés (en réalité, pour reprendre
ce qui a été dit précédemment, ils changeront de configuration).
Le Temple
Or, en attendant, il faut bien
arriver à cette réparation totale. Cependant, un korbân ne
peut être offert que dans l'enceinte du Temple. Mais comme
dit le navi :
« Les
enfants d'Israël resteront longtemps sans roi, sans chef, sans zévah
(offrandes), sans statues, sans éphod et
sans téraphim » (Hoshé'a
3:4)
Or, durant les deux derniers 2000
ans sans Temple, il faut bien que cette réparation continue à
se réaliser. Comme cela a été vu, le fruit des lèvres existent
mais présentent trop peu de forces, au vu de la majorité du peuple
qui est loin de la Torah et de la dureté de l'exil d'Israël.
Comment donc faire ? Voici la réponse :
« Zévah
et minhah
Tu n'as pas désiré, les oreilles Tu m'as ouvert. 'Olah et hatat
Tu ne demandes pas » (Téhilim/Psaume
40:7)
« Après
avoir livré son néfesh (partie d'âme la plus
basse/corps) pour l'asham »
(Yésha'yahou/Isaïe 53:10)
Le Mashiah
est un homme qui a atteint le niveau suffisant, comme d'autres
Justes, pour pouvoir être parfait au point de remplacer un animal
(ici également, inutile d'expliquer plus en détails). Quelle est la
grande différence entre le Messie, les animaux et les
Justes ? Le sang des animaux réparent que durant un certains
temps, avant que la faute ne revienne dû aux actions de l'homme. Les
Justes peuvent également expier par leur mort (l'exemple de Rabbi
Akiva dans le Talmud) mais restent
limités. Le Mashiah étant l'homme choisit par
HaShem pour
parachever la réparation, en mourant comme les autres Justes, mais
surtout en ressuscitant, il a pu pénétrer dans le Temple
situé dans un des sept Cieux, celui à partir duquel le Temple
de notre monde physique a été construit, comme il est écrit :
« Regarde,
et fais d'après le modèle qui t'est montré sur la montagne »
(Shémot/Exode
25:40)
Ce Temple se situant en
dehors de l'espace-temps, le sang qui y est apporté se trouve donc
lui aussi en dehors de notre espace temps, et donc tout celui qui se
rapproche du Messie ressuscité peut voir sa faute lavée et,
si il demeure dans un état de téshouvah, repentance, il
reste propre, car contrairement au sang de l'animal qui réparer un
certain temps car se trouvant dans notre monde, le Messie se
trouve dans une autre dimension, celle de l'éternité, qui permet de
garder intacte sa réparation dans la « durée ».
Cependant, lors de l'époque
messianique, ce Temple céleste va « descendre »
et « s'incarner » dans sa représentation terrestre
(bientôt reconstruite). Le Mashiah va revenir
de cette dimension vers la nôtre. Or, il est rapporté :
« S'il
était sur la Terre, il ne serait pas même cohen, puisqu'il y a déjà
des cohanim qui offrent les dons requis par la Torah »
(Lettre envoyée aux Hébreux, 8:4)
Le Messie étant de la
Tribu de Yéhoudah et non de celle de Lévy, les
cohanim/sacrificateurs, et étant roi, il n'a donc pas le
droit sur Terre d’apporter de korbanot, y compris son propre
sang. C'est la raison pour laquelle ces-deniers vont revenir, comme
l'annonce Yéhézqèl ha'navi
(Ézéchiel le voyant ou prophète) dans les derniers
chapitres de son livre, où il décrit le Troisième Temple de
l'ère messianique comme il est écrit :
« Dans
le vestibule de la porte se trouvaient de chaque côté deux tables,
sur lesquelles on devait égorger l'holocauste, le korbân
d'expiation et le korbân de culpabilité »
(Yéhézqèl/Ézéchiel
40:39)
Terminons avec cette petite note :
dans la Torah, une phrase revient assez souvent qui
déstabilise ceux qui ne connaissent pas la Tradition d'Israël,
à propos de la combustion des holocaustes :
« Ce
fut une odeur agréable à HaShem »
Quoi, HaShem « sent »
les « sacrifices » et en est satisfait ? Qu'est-ce
que cela signifie, on dirait plutôt de la mythologie grecque !
En vérité, cela fait référence à tout ce qui a été dit plus
haut. Un korbân, c'est un pas de plus vers la guérison du
monde. HaShem « sent » ce pas en avant, ces
étincelles de sainteté qui sont libérées et qui retournent à
leur source, et cela Lui est agréable, car le Projet Divin
est la réparation du monde par l'homme.
Ainsi, tout s'explique
parfaitement, car la Torah n'est pas une « religion »,
mais la science divine. Tout est précis, mesuré, analysé, prévu,
comme pour les lois physiques.
Sources :
Torah écrite
Torah orale (Rachi,
Midrash, kabbale)
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