Sha'oul
et la Torah
(2)
Si Yéshou'a
a bien observé la Torah, Sha'oul/Paul,
quant à lui, l'a aboli et a demandé à ceux qui venaient au
Mashiah/Messie
de ne pas la suivre.
Les
animaux purs et impurs
Parmi les 613 mitsvot/commandements de
la Torah se trouvent celles se rapportant aux animaux purs et impurs*
(voir le Séfèr Vayikra/Lévitique 11 et le
Séfèr Devarim/Deutéronome 14). Les
signes distinguant les animaux purs sont la corne fendue, le
pied fourchu, et la rumination ; par exemple la
girafe, la vache ou encore le cerf. Les signes distinguant les
animaux aquatiques purs sont la présence d'écailles et de
nageoires ; par exemple la sardine, le thon ou encore la
dorade. Enfin, la Torah cite des exemples d'oiseaux impurs, sans
toutefois donner des signes permettant de les différencier des
oiseaux purs (les Maîtres d'Israël déduisant alors que seuls les
oiseaux permis pour les korbanot/sacrifices
sont purs, comme les pigeons, tourterelles, etc).
Ces Torot/enseignements sur les animaux
permis et interdits seront rappelés par
tous les névi'im/prophètes, tout au long de
l'histoire d'Israël, comme devant être respectés, au
même titre que toutes les autres mitsvot/commandements
(voir par exemple Yésha'yahou/Isaïe 66:17).
Maintenant, avant de voir les dires de Sha'oul
sur ces mitsvot, rappelons cette Parole trop
souvent délaissée, de Yéshou'a :
« C'est
pourquoi, quiconque désobéit à la plus petite de ces mitsvot et
enseigne aux autres à faire de même, sera appelé le plus petit
dans le Royaume des Cieux. Mais celui qui obéit et qui enseigne à
faire de même sera appelé grand dans le Royaume des Cieux »
(Matityahou/Matthieu 5:19)
Ceci étant dit, voyons maintenant les passages
posant (en apparence) problème.
En Matityahou 15, nous pouvons lire :
« Ecoutez et
comprenez ceci : ce qui rend une personne impure, ce n'est pas
ce qui entre dans sa bouche mais ce qui en sort : voilà ce qui
rend une personne impure » (15:10)
De là, beaucoup ont malheureusement déduit
que l'ordonnance de ne manger que des animaux purs a été abolie,
que D. préserve. Or, ce n'est pas du
tout ce qui est dit. Remettons ce passage dans
son contexte, et lisons plus haut, au début de l'échange
entre le Mashiah et ce groupe de
proushim/pharisiens :
« Ils
[les talmidim/élèves de Yéshou'a] ne
font pas nétilat yadayim [lavage des mains]
avant de manger » (verset 2)
Le récit de Marc apporte quelques
précisions supplémentaires :
« Ils
constatèrent que certains de ses talmidim prenaient leurs repas avec
des mains impures,
c'est-à-dire sans avoir fait nétilat yadayim »
(7:2)
Quand il est question de « manger »
dans ces passages, il est fait référence à des viandes
permises par la Torah, à du pain, des gâteaux, des
céréales, etc. Cependant, selon une certaine halakha/loi
édictée par ce groupe de proushim (appartenant à l'école
de Shammaï, école de pensée la plus stricte en matière de
Torah à cette époque), toutes les nourritures permises par la Torah
rendaient quand même l'homme impur si ce-dernier ne se lavait pas
les mains avant de les prendre. Or, Yéshou'a dira :
« Manger sans
avoir fait nétilat yadayim ne rend pas une personne impure »
(Matityahou 15:20)
De même :
« Ainsi, il
déclarait toute nourriture rituellement pure »
(Marc 7:19)
Le fait de manger un aliment autorisé par la
Torah sans se laver les mains avant ne rend pas impur, et Yéshou'a
déclare donc que toute nourriture (encore
une fois permise par la Torah, car les Juifs comme
les proushim/pharisiens, et les élèves de Yéshou'a
ne mangeaient que des aliments permis, voir Actes
des émissaires 10:14)
est pure. En disant cela, il délie
une halakha, une loi que ce groupe de proushim avait
créé (c'est-à-dire qu'il détruit une interprétation) et
en lie lui-même une autre à sa
place (il « créé » une nouvelle interprétation).
Cette façon de procéder est la base même de ce que l'on appelle
la Torah orale : les rabbanim
discutent sur les mitsvot/commandements
de la Torah, et édictent des façons permises de les accomplir et
des façons interdites. Ils lient et délient des lois.
D'ailleurs, Yéshou'a
donnera cette autorité à ses élèves et à ceux qui croiront en
lui (voir Matityahou 16:19).
Prenons un exemple simple : la Torah nous
dit :
« Tu mettras des
guédilim [Tsitsit, franges] aux
quatre coins du vêtement dont tu te couvriras »
(Devarim/Deutéronome 22:12)
Néanmoins, il ne nous ait donné aucune autre
précision sur la façon de confectionner ces franges. Ainsi, un rav
viendra et dira (par exemple) : « Ces franges devront
faire 15 cm de long ». En disant cela, il
lie une halakha.
Ensuite il peut dire : « Ces franges devront avoir 5
fils » ; il lie une seconde halakha. Un autre rav
vient et dit : « Non, ces franges devront avoir 4 fils
seulement » : en disant cela, il
délie la halakha
précédente, et en lie une nouvelle à sa place.
Yéshou'a a donc simplement délié
la halakha consistant à faire automatiquement
nétilat yadayim avant de manger, étant donné que la
nourriture permise par la Torah ne
rend pas un homme impur si il ne se lave pas les mains.
Passons maintenant à un Texte de Sha'oul :
« Mangez tout ce
qui se vend au marché sans poser de questions par motif de
conscience » (1ière lettre aux Corinthiens,
10:25)
Ici encore, ce verset présenté tel quel ne
veut rien dire, car il est sorti de son contexte. Revenons un peu en
arrière. Au chapitre 8, Sha'oul parle
des viandes sacrifiées aux idoles. Dans ce passage, le
rav nous dit que les idoles n'ont aucune existence réelle, et
donc que la nourriture qui leur sont « offerte » ne
devient pas impure, puisqu'elle est « offerte » à un
bout de bois ! Cependant, certains croyants des Nations
étaient encore tellement entichés, habitués aux idoles qu'ils
croyaient réellement que la viande qui se trouvait « à leurs
pieds » devenait souillée. Ainsi, Sha'oul demandait aux
croyants plus matures de ne pas choquer ces frères plus faibles en
mangeant devant eux cette nourriture qu'ils croyaient encore impure.
Puis, Sha'oul ouvre une parenthèse
(du chapitre 9 au début du chapitre 10) où il explique pourquoi
il s'abstient de beaucoup de choses (la viande « offerte »
aux idoles, de vivre de sa vocation, d'avoir une épouse etc), avant
de revenir au sujet des idoles où il dit :
« Par
conséquent, mes chers amis, fuyez l'idolâtrie ! »
(10:14)
Il reprend ici son exposé sur les viandes
sacrifiées, et arrive à dire :
« Mangez tout ce
qui se vend au marché sans poser de questions par motif de
conscience » (1ière lettre aux Corinthiens,
10:25)
Et donc, pourquoi dit-il cela ? Car à
l'époque, certaines viandes qui avaient été « offertes »
à des idoles étaient par la suite
revendues sur le marché, avec
les autres viandes, et il
était impossible de voir la différence entre les deux.
Les croyants se sont alors posé la question : comment
différencier ces deux types de viandes ? Ce à quoi Sha'oul
répond que comme il est impossible de savoir la provenance exacte
de ces viandes (rappelons-le encore une fois : les viandes,
bien évidement, permises par la Torah), que les croyants ne s'en
inquiètent pas, car au final, tout est mis à part, rendu kadosh
par la téfilah/prière. Mais à
aucun moment Sha'oul n'a dit que le porc, le cheval ou encore les
fruits de mer étaient permis !
N'oublions jamais que
les croyants en Yéshou'a
ont toujours respecté la Torah avec toutes ses mitsvot.
Shi'mon Kéfa
a toujours mangé de la nourriture pure (Actes 10:14),
Sha'oul
a toujours respecté la Torah, de même que les milliers de Juifs
appartenant au Roi (Actes des émissaires 21:20).
Et jusqu'à aujourd'hui, cette mitsva
reste inchangée !
« Ainsi, tout le
monde saura qu'il n'en ai rien des rumeurs qu'ils ont entendues à
ton sujet ; mais que toi aussi tu marches droit, gardant la
Torah » (Actes des émissaires, 21:24)
* Les notions de pureté et
d'impureté seront expliquées ultérieurement.
Sources :
Tanakh (Première Alliance)
B'rit Hadasha
(Alliance Renouvelée)
« Comprendre les mots difficiles de
Jésus » de David Bivin et Roy Blizzard Jr
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