יֵשׁוּעַ הַמָּשִׁיחַ בֶּן־דּוִד

הַמֶּלֶךְ



נָבִיא אָקִים לָהֶם מִקֶּרֶב אֲחֵיהֶם כָּמוֹךָ וְנָתַתִּי דְבָרַי בְּפִיו וְדִבֶּר אֲלֵיהֶם אֵת כָּל־אֲשֶׁר אֲצַוֶּנּוּ


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dimanche 19 mai 2013

Sha'oul et la Torah (2) : les aliments purs - שאול והתורה


Sha'oul et la Torah (2)

Si Yéshou'a a bien observé la Torah, Sha'oul/Paul, quant à lui, l'a aboli et a demandé à ceux qui venaient au Mashiah/Messie de ne pas la suivre.

Les animaux purs et impurs

Parmi les 613 mitsvot/commandements de la Torah se trouvent celles se rapportant aux animaux purs et impurs* (voir le Séfèr Vayikra/Lévitique 11 et le Séfèr Devarim/Deutéronome 14). Les signes distinguant les animaux purs sont la corne fendue, le pied fourchu, et la rumination ; par exemple la girafe, la vache ou encore le cerf. Les signes distinguant les animaux aquatiques purs sont la présence d'écailles et de nageoires ; par exemple la sardine, le thon ou encore la dorade. Enfin, la Torah cite des exemples d'oiseaux impurs, sans toutefois donner des signes permettant de les différencier des oiseaux purs (les Maîtres d'Israël déduisant alors que seuls les oiseaux permis pour les korbanot/sacrifices sont purs, comme les pigeons, tourterelles, etc).

Ces Torot/enseignements sur les animaux permis et interdits seront rappelés par tous les névi'im/prophètes, tout au long de l'histoire d'Israël, comme devant être respectés, au même titre que toutes les autres mitsvot/commandements (voir par exemple Yésha'yahou/Isaïe 66:17).

Maintenant, avant de voir les dires de Sha'oul sur ces mitsvot, rappelons cette Parole trop souvent délaissée, de Yéshou'a :

« C'est pourquoi, quiconque désobéit à la plus petite de ces mitsvot et enseigne aux autres à faire de même, sera appelé le plus petit dans le Royaume des Cieux. Mais celui qui obéit et qui enseigne à faire de même sera appelé grand dans le Royaume des Cieux » (Matityahou/Matthieu 5:19)

Ceci étant dit, voyons maintenant les passages posant (en apparence) problème.

En Matityahou 15, nous pouvons lire :

« Ecoutez et comprenez ceci : ce qui rend une personne impure, ce n'est pas ce qui entre dans sa bouche mais ce qui en sort : voilà ce qui rend une personne impure » (15:10)

De là, beaucoup ont malheureusement déduit que l'ordonnance de ne manger que des animaux purs a été abolie, que D. préserve. Or, ce n'est pas du tout ce qui est dit. Remettons ce passage dans son contexte, et lisons plus haut, au début de l'échange entre le Mashiah et ce groupe de proushim/pharisiens :

« Ils [les talmidim/élèves de Yéshou'a] ne font pas nétilat yadayim [lavage des mains] avant de manger » (verset 2)

Le récit de Marc apporte quelques précisions supplémentaires :

« Ils constatèrent que certains de ses talmidim prenaient leurs repas avec des mains impures, c'est-à-dire sans avoir fait nétilat yadayim » (7:2)

Quand il est question de « manger » dans ces passages, il est fait référence à des viandes permises par la Torah, à du pain, des gâteaux, des céréales, etc. Cependant, selon une certaine halakha/loi édictée par ce groupe de proushim (appartenant à l'école de Shammaï, école de pensée la plus stricte en matière de Torah à cette époque), toutes les nourritures permises par la Torah rendaient quand même l'homme impur si ce-dernier ne se lavait pas les mains avant de les prendre. Or, Yéshou'a dira :

« Manger sans avoir fait nétilat yadayim ne rend pas une personne impure » (Matityahou 15:20)

De même :

« Ainsi, il déclarait toute nourriture rituellement pure » (Marc 7:19)

Le fait de manger un aliment autorisé par la Torah sans se laver les mains avant ne rend pas impur, et Yéshou'a déclare donc que toute nourriture (encore une fois permise par la Torah, car les Juifs comme les proushim/pharisiens, et les élèves de Yéshou'a ne mangeaient que des aliments permis, voir Actes des émissaires 10:14) est pure. En disant cela, il délie une halakha, une loi que ce groupe de proushim avait créé (c'est-à-dire qu'il détruit une interprétation) et en lie lui-même une autre à sa place (il « créé » une nouvelle interprétation). Cette façon de procéder est la base même de ce que l'on appelle la Torah orale : les rabbanim discutent sur les mitsvot/commandements de la Torah, et édictent des façons permises de les accomplir et des façons interdites. Ils lient et délient des lois.
D'ailleurs, Yéshou'a donnera cette autorité à ses élèves et à ceux qui croiront en lui (voir Matityahou 16:19).

Prenons un exemple simple : la Torah nous dit :

« Tu mettras des guédilim [Tsitsit, franges] aux quatre coins du vêtement dont tu te couvriras » (Devarim/Deutéronome 22:12)

Néanmoins, il ne nous ait donné aucune autre précision sur la façon de confectionner ces franges. Ainsi, un rav viendra et dira (par exemple) : « Ces franges devront faire 15 cm de long ». En disant cela, il lie une halakha. Ensuite il peut dire : « Ces franges devront avoir 5 fils » ; il lie une seconde halakha. Un autre rav vient et dit : « Non, ces franges devront avoir 4 fils seulement » : en disant cela, il délie la halakha précédente, et en lie une nouvelle à sa place.

Yéshou'a a donc simplement délié la halakha consistant à faire automatiquement nétilat yadayim avant de manger, étant donné que la nourriture permise par la Torah ne rend pas un homme impur si il ne se lave pas les mains.

Passons maintenant à un Texte de Sha'oul :

« Mangez tout ce qui se vend au marché sans poser de questions par motif de conscience » (1ière lettre aux Corinthiens, 10:25)

Ici encore, ce verset présenté tel quel ne veut rien dire, car il est sorti de son contexte. Revenons un peu en arrière. Au chapitre 8, Sha'oul parle des viandes sacrifiées aux idoles. Dans ce passage, le rav nous dit que les idoles n'ont aucune existence réelle, et donc que la nourriture qui leur sont « offerte » ne devient pas impure, puisqu'elle est « offerte » à un bout de bois ! Cependant, certains croyants des Nations étaient encore tellement entichés, habitués aux idoles qu'ils croyaient réellement que la viande qui se trouvait « à leurs pieds » devenait souillée. Ainsi, Sha'oul demandait aux croyants plus matures de ne pas choquer ces frères plus faibles en mangeant devant eux cette nourriture qu'ils croyaient encore impure.

Puis, Sha'oul ouvre une parenthèse (du chapitre 9 au début du chapitre 10) où il explique pourquoi il s'abstient de beaucoup de choses (la viande « offerte » aux idoles, de vivre de sa vocation, d'avoir une épouse etc), avant de revenir au sujet des idoles où il dit :

« Par conséquent, mes chers amis, fuyez l'idolâtrie ! » (10:14)

Il reprend ici son exposé sur les viandes sacrifiées, et arrive à dire :

« Mangez tout ce qui se vend au marché sans poser de questions par motif de conscience » (1ière lettre aux Corinthiens, 10:25)

Et donc, pourquoi dit-il cela ? Car à l'époque, certaines viandes qui avaient été « offertes » à des idoles étaient par la suite revendues sur le marché, avec les autres viandes, et il était impossible de voir la différence entre les deux. Les croyants se sont alors posé la question : comment différencier ces deux types de viandes ? Ce à quoi Sha'oul répond que comme il est impossible de savoir la provenance exacte de ces viandes (rappelons-le encore une fois : les viandes, bien évidement, permises par la Torah), que les croyants ne s'en inquiètent pas, car au final, tout est mis à part, rendu kadosh par la téfilah/prière. Mais à aucun moment Sha'oul n'a dit que le porc, le cheval ou encore les fruits de mer étaient permis !

N'oublions jamais que les croyants en Yéshou'a ont toujours respecté la Torah avec toutes ses mitsvot. Shi'mon Kéfa a toujours mangé de la nourriture pure (Actes 10:14), Sha'oul a toujours respecté la Torah, de même que les milliers de Juifs appartenant au Roi (Actes des émissaires 21:20). Et jusqu'à aujourd'hui, cette mitsva reste inchangée !

« Ainsi, tout le monde saura qu'il n'en ai rien des rumeurs qu'ils ont entendues à ton sujet ; mais que toi aussi tu marches droit, gardant la Torah » (Actes des émissaires, 21:24)


* Les notions de pureté et d'impureté seront expliquées ultérieurement.

Sources : Tanakh (Première Alliance)
B'rit Hadasha (Alliance Renouvelée)
« Comprendre les mots difficiles de Jésus » de David Bivin et Roy Blizzard Jr


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