Le
mythe de l'enfer éternel
Le mot enfer vient du latin
infernus, signifiant « ce qui se situe en dessous ».
Ce mot n'apparaît nulle part dans toutes les Écritures, et
provient de la mythologie grecque, il n'a
donc aucune pertinence.
Les mots que la Torah (au
sens large du terme, les Oracles Divins) emploie pour décrire
l'après mort physique sont le שאול
shéol (traduisible par « séjour des
morts ») et le(a) גיא
הנום Géhenne (provient de l'hébreu Gey
Hinnom, la vallée de hinnom, qui se situe aux alentours
de Yéroushalayim/Jérusalem).
Le shéol est le lieu où
les morts attendent leur jugement, au dernier jour car : « la
mort et le shéol rendirent les morts qui étaient en eux et chacun
fut jugé selon ce qu'il avait fait » (Révélation
20:13). Après le dernier jugement, le shéol n'ayant plus
aucune utilité, il est jeté dans le Gey-hinnom pour y être
détruit. Le shéol est donc le lieu de repos pour les
humains, en attendant de passer devant le Juge (c'est pourquoi
en parlant de Lazare et de la jeune fille, Yéshou'a
dira qu'ils dorment. C'est pour cela également que Shaoul/Paul
dira que « ceux d'entre nous qui
seront encore en vie quand l'Adôn viendra, ne devanceront pas ceux
qui se sont endormis » (Première lettre aux
Thessaloniciens 4:15). Et c'est également pour ça
que les Maîtres d'Israël jusqu'à aujourd'hui ne disent
jamais qu'un Juste est mort, mais qu'il s'est endormi, et même
mieux : qu'il s'est voilé. Car un homme appartenant à HaShem
est toujours vivant, mais cela est voilé à nos yeux. C'est ce qui
est rapporté ici : « Il n'est
pas l'Elohim des morts mais des vivants, car pour Lui tous sont
vivants ! » (Luc 20:38)).
Autre fait : le shéol
est divisé en plusieurs parties, une partie pour la « grande
masse », une partie pour les grands réshaim/méchants,
etc, tandis que les Tsaddikim, les Justes, sont présents dans
le sein d'Avraham, attendant que leur
esprit réintègre leur corps physique, lors du Jour de la
résurrection. Yéshou'a possède les clés de la mort et du
shéol, il a donc autorité sur la vie des êtres humains et
sur la place à leur attribuer après qu'ils aient quitté ce monde.
La Géhenne, quant à elle, est
un lieu de soufre et de feu, qui n'est
pas éternel. Le mot עולם
'olam,
qui décrit cet endroit, ne
signifie pas « éternel » ou « pour toujours »
comme beaucoup de traductions le disent, mais désigne un temps plus
ou moins long, qui comporte néanmoins une fin.
La meilleure traduction reste
celle de Mr Chouraqui, qui rend ce mot par le français
« pérennité », soit une période bien définie dans le
temps. D'ailleurs, les Textes donnent plusieurs preuves
montrant la véritable définition de ce mot :
« Ce
furent ces forts d'autrefois ('olam),
ces hommes si renommés » (Béréshit/Genèse
6:4). Il est bien évident que ces personnes n'ont pas vécu il y a
une éternité, mais simplement il y a longtemps !
« Alors
tu prendras un poinçon, tu en percera son oreille contre la porte,
et il restera ton esclave en pérennité ('olam) »
(Devarim/Deutéronome 15:17). Là encore, un
homme ne restait pas esclave pour l'éternité, mais tant que
l'esclave vivait, ou le maître vivait, ou encore jusqu'à l'arrivée
du Yovel, l'année du Jubilé, qui
arrivait tous les cinquante ans. Et là, le contrat était rompu !
(voici le commentaire de Rachi sur ce verset : « J’aurais
pu penser qu’il fallût prendre ces mots au sens littéral [« pour
toujours »]. Aussi est-il écrit : « Vous
retournerez chaque homme vers sa possession et retournerez chaque
homme vers sa famille » (Vayiqra/Lévitique 25, 10).
D’où l’on déduit que ce : « pour
toujours » correspond au jubilé (Mekhilta) »).
« Voyez
ces méchants ! En pérennité ('olam) ils
sont en sécurités, ils voient croître leur puissance »
(Téhilim/Psaumes 73:12). Un méchant est-il
éternellement tranquille ? Hitler (que son nom et son souvenir
soient effacés) est-il vivant et en sécurité aujourd'hui (Que D.
préserve) ?
« Je
vous le dis, au Jour du Jugement, le sort de la terre de S'dome sera
plus supportable que le tien » (Matityahou/Matthieu
11:24) : le jugement dans le Gey-Hinnom est limité dans
le temps, et ceux qui ont péché sans connaissance y passeront moins
de temps que ceux qui ont été éclairés par la Torah, et
ont volontairement pris la mauvaise voie.
« De
pérennité en pérennité, Tu es El ! »
(Téhilim/Psaumes 90:2). Beaucoup de traductions
ont ici : « d'éternité en éternité, Tu es D.ieu ».
Or, comment peut-on passer d'une éternité à une autre, puisque,
justement, l'éternité est éternelle ? Encore une fois, la clé
se trouve dans l'hébreu, le Texte original, et non une
traduction quelconque : וּמֵעוֹלָם
עַד-עוֹלָם
d''olam jusqu'au 'olam, soit de période en période.
Et l'éternité est constituée de 'olamim, de périodes !
(Note : il est intéressant
de constater que la notion d'espace-temps est intervenue au début du
XXième siècle, par la théorie de la relativité restreinte
d'Albert Einstein, ce qui a provoqué une révolution sans précédent.
Or, en hébreu, le mot 'olam signifie un temps mais également
monde, un espace ! Le même mot décrit deux notions découvertes
intimement liées il y a peu par les scientifiques. La langue
hébraïque, dans laquelle HaShem a donnée Sa Torah et
Ses instructions, est plus précise que la plus précise des
sciences!)
La vallée de Hinnom, à
l'époque du Second Temple, servait de déchetterie, où les
saletés et les déchets y étaient jetés afin de brûler et d'être
détruits. Rabbi Yéshou'a et tous les autres rabbins,
jusqu'à nos jours, ont toujours utilisé l'image de cette vallée
pour décrire une réalité. Le feu de la déchetterie de Hinnom
brûle-t-il encore aujourd'hui ? Non, il est éteint depuis 2000
ans, car quand ce qui doit être
détruit l'est, le feu n'a plus lieu d'être...
Il nous faut sortir des images
ténébreuses provenant des siècles d'obscurantismes qui nous
dépeignent un « enfer flamboyant où les hommes sont
littéralement rongés par des vers, piqués par des diablotins, et
souffrant éternellement avec une chair en décomposition ». Le
Gey-Hinnom n'est pas une antre enflammée où un certain
« Diable » (pardon pour le gros mot) règne en
« maître », mais un lac de feu et de soufre ayant deux
fonctions : brûler les scories de la plus grande partie de
l'humanité, et détruire, totalement annihiler les grands
réshaïm/méchants qui n'acceptent pas la téshouva,
le retour à HaShem. C'est également dans ce lieu que le
satân et les autres qui sont avec lui seront totalement
détruits. Le Gey-Hinnom, pour l'immense majorité, est comme
un hôpital : on t'y débarrasse de ta maladie, des éléments
étrangers à ta personne. Il ne s'agit pas
de « brûler pour brûler » mais de « brûler »
pour être nettoyé. Et cela, Israël
le sait depuis des millénaires. Les premiers croyants
Gentils (non-Juifs) le savaient également, mais Constantin et les
« pères de l'église » sont malheureusement passés par
là.
En effet, il y a déjà plus de
1500 ans, les Maîtres d'Israël ont mis par écrit ce que le
peuple d'Israël sait déjà depuis le commencement : les
âmes qui ne se sont pas purifiées et sanctifiées sur Terre
descendent dans le Gey-Hinnom
pour une durée
maximum de douze mois (Shabbat
33b), et Il
y a cinq choses de douze mois : le jugement de la génération du
déluge dura douze mois ; le jugement de Iyov/Job, douze mois ; le
jugement de l’Égypte, douze mois ; le jugement de Gog ouMagog à
la fin des temps, douze mois ; le jugement des scélérats dans le
monde à venir, douze mois »
(Mishna Edouyot
2:10), puis accèdent au 'olam haba,
le Monde Futur.
Il
est également dit : « quant
aux hérétiques et aux apostats, aux traditeurs et aux épicuriens,
et à ceux qui ont renié la Torah, et à ceux qui se sont séparés
de la Communauté, et à ceux qui ont nié la résurrection des
morts, et à tous ceux qui ont péché et fait pécher plusieurs
autres, comme Jéroboam et Achab, et à ceux qui ont inspiré
l'épouvante dans la Terre des vivants ou qui ont étendu leur main
contre le territoire, le Gey-Hinnom se refermera sur eux et il y
seront jugés pour les générations des générations [et
non l'éternité], comme il est dit :
« vous sortirez et vous verrez... »
(Yésha'yahou/Isaïe
66:24). Le Shéol cessera mais eux ne
cesseront pas, suivant qu'il est dit : « et
leur ombre se consumera au Shéol »
(Téhilim/Psaumes
49:15) » (Tossefta Sanhédrîn
13:3-5).
Tout
cela est également rappelé ici : « Le
Jour du Jugement, à la Résurrection, trois livres seront ouverts :
celui des Tsaddikim/Justes parfaits, celui des réshaïm/mchants
complets et celui des gens moyens. Les Tsaddikim parfaits seront
immédiatement inscrits pour la vie éternelle; les réshaïm
complets seront immédiatement désignés pour le Gey-Hinnom. Quant
aux autres
[la grande masse des humains], ils
descendront au Gey-Hinnom et en remonteront »
(Rosh Hashanna
16b).
Quand
Yéshou'a
parlait, il s'adressait à un public Juif, qui connaissait déjà
ces notions. Ils savaient pertinemment que les images
employées avec les expressions comme « feu qui ne s'éteint
pas » ne renvoyaient pas à un état éternel mais plus ou
moins durable dans le temps.
Bien évidement, à la vue de la
vérité de la Torah, des Écritures, beaucoup de
croyants peuvent se questionner et se dire : mais alors, autant
profiter de la vie, puisque au final, le Gey-Hinnom n'est pas
éternel ! Et de plus, à quoi sert l’œuvre du Messie ben
Yossef lors de sa première venue puisque le « châtiment »
(ou, dans un langage plus adulte, la réparation, la guérison, le
rétablissement) du Gey-Hinnom prend fin à un moment ?
Les réponses sont là encore
données par la Torah elle-même. Une personne qui connaît la
vérité, mais s'engage dans la mauvaise voie en sachant, qu'au bout
du compte, elle parviendra au but, perdra toutes ses « récompenses »
et la destinée qui lui était préparée. Libre à elle donc de
vouloir être un « serviteur parasite » dans le Monde à
Venir ! En effet, la couronne ne sera donnée qu'aux vainqueurs,
pas aux feignants. Le rav Shaoul prend, dans ses lettres,
l'exemple de la course : celui qui se
prive pour son entraînement, donne son maximum et gagne montera sur
le podium. Celui qui s'engage dans la course comme il irait faire ses
courses au marché ne gagnera rien du tout et ratera le Mariage
Royale entre le Créateur et Israël (les douze tribus et les Gentils
greffés parmi le peuple (et non à la place) en Yéshou'a). Pire, le
peu qu'il possédait déjà au commencement, lui sera retiré et
ajouté à ce que gagnera le vainqueur.
Quant à l’œuvre du Messie,
là encore le problème n'en est tout simplement pas un. Pour pouvoir
accéder au 'olam haba, une personne doit passer par Yéshou'a
qui est le chemin (chemin qu'emprunte les Juifs orthodoxes sans même
le savoir eux-mêmes, mais c'est un autre sujet). Or, quand les
personnes sortent du Gey-Hinnom, le choix est toujours
présent : si tu veux continuer dans
le Royaume Éternel,
passe par le Roi
Messie !
Pour conclure, suivrons-nous les
restes de doctrines catholiques prenant elle-même leurs sources dans
les antiques religions païennes romaine, grecque, babylonienne et
égyptienne, ou bien reviendrons-nous à la vérité de la Torah
et d'Israël ? Car la
vérité se fonde sur le Tanakh, la Première Alliance, et les
Paroles du Messie, et non sur les philosophies et doctrines
étrangères mélangées à un certain christianisme.
Si nous ne lisons pas les Écritures selon les images et la
pensée de l'époque, selon la culture hébraïque et, n'ayons pas
peur des mots, selon la pensée du Judaïsme, non seulement
nous passons à côté d'un nombre incalculable de perles, mais en
plus nous mettons en place des dogmes contredisant la Torah !
« HaShem
a fait d'eux Ses enfants [le peuple Juif],
la Sh'khinah les a accompagnés, les Alliances sont pour eux ainsi
que le Don de la Torah, le service du Temple et les Promesses ;
les Patriarches sont à eux, et d'eux, provenant d'une descendance
selon la chair, est le Mashiah,
lui qui est au dessus de tout. Loué Soit Adonaï pour toujours,
Amen ! » (Romains 9:4-5)
« Tu
es devenu coparticipant de la racine généreuse de l'olivier »
(Romains 11:17)
« Ainsi
Parle HaShem Ts'vaot : En ces jours-là, dix hommes de toute
langue, de toute Nation, saisiront le pan de l'habit d'un homme Juif
en disant : nous voulons aller avec vous, car nous avons entendu
dire qu'Elohim est avec vous » (Zékharyah/Zacharie
8:23)
« Vous
ne savez pas qui vous adorez, mais nous, nous adorons ce que nous
connaissons, car le salut vient des Juifs »
(Yohanan/Jean
4:22)
Sources :
Tanakh (Première Alliance)
B'rit Hadasha
(Alliance Renouvelée)
Talmud
« Jésus-Christ ou
Platon, qui croyons-nous ? » de François
Gaillac
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