Question
de santé
C'est une mitsva, un
commandement de la Torah, de prendre soin de son corps
physique, comme il est dit : « Prends
garde à toi et veille attentivement sur ton néfesh [âme
en hébreu, désigne également la partie physique])
(דברים Devarim/Deutéronome 4 :9) et :
«Veille sur ton âme »
(דברים Devarim 4 :17). Le Rambam, qui était
rabbin et médecin, donnera beaucoup de conseils, dans son Mishné
Torah (ensemble de livres répertoriant toutes les lois de la
Torah et les halakhot, les règles permettant de les
appliquer), sur la façon de garder son corps en bonne santé. Il
dira : "Puisque c'est suivre les voies de D. que
d'avoir un corps sain et parfait, alors il ne sera pas possible de
comprendre et de savoir quelque chose de la connaissance du Créateur
en étant malade. On s'éloignera donc de ce qui est destructeur pour
le corps et on s'habituera aux choses qui le rendent sain et fort."
(משנה
תורה Introduction, hilkhot dé'ot). D'autres Maîtres
d'Israël diront : « Sur 100 individus, 99 meurent
parce qu'ils ont fauté [en ne prenant pas soin de leur corps],
un seul meurt par décret céleste » (Talmud Yéroushalmi שבת Shabbat 43,2 et ויקרא
רבה Vayiqra rabbah 16,8).
Prendre garde au corps physique, à
son entretien et à la nourriture qui lui est donnée fait
partie du processus de sanctification. Car l'âme et le
corps ne sont pas séparés (ni dans ce monde, ni dans le monde
futur), ni le spirituel du matériel. Nous ne vivons pas et ne
vivrons jamais dans les nuages, ni comme une âme désincarnée
flottant on ne sait où.
רמח"ל Ramhal dans דרך
יהוה Derekh
Hashem (« Chemin de L'Éternel ») dit que
nous devons travailler dans ce monde pour nous affiner
spirituellement. Or, ce travail s'effectue par l'association de l'âme
et du corps. Le but de l'homme est donc de lutter contre son mauvais
penchant afin de s'élever, et de détruire les mauvaises œuvres du
corps et ses mauvaises tendances, afin de s'ouvrir la porte de
l'éternité. Comprenons bien : lors de la résurrection, notre
âme réintègre notre corps physique revêtu de l'immortalité, et
ne s'en séparera jamais ! Le corps
n'est pas mauvais, mais les pulsions du yetser
hara, du satân,
le sont.
Ainsi, pour garder la santé, il
faut privilégier les fruits et légumes, de saison notamment. Manger
peu de viande et de poisson, ainsi que de produits laitiers, et
privilégier les céréales et légumineuses (haricots, pois,
lentilles, soja, etc). Ne pas se « goinfrer » mais
laisser de la place, afin de ne pas être complètement rassasié.
En effet, « l'excès alimentaire est comme un poison mortel
pour le corps. C'est là la principale cause de la majorité des
maladies humaines, qui surviennent parce que l'homme mange de
mauvaises choses, ou parce qu'il mange trop, y compris des aliments
sains. Ceci a été dit par le roi Shlomo/Salomon : celui qui
préserve sa bouche et sa langue du mal, se protège des malheurs
(משלי Mishléi/Proverbes 21:23). Il empêche sa
bouche de manger de mauvais aliments ou de se rassasier »
(hilkhot dé'ot 4,15) ainsi que « l'homme ne
mangera pas au point de se remplir les entrailles. Il laissera un
quart de ce qui est nécessaire à sa satiété » (4,2)
Il est également bon de diminuer
les apports de gluten (protéine présente principalement dans le
blé et le seigle). Aujourd'hui, beaucoup de personnes ont des
intolérances au gluten sans le savoir. Avec le temps, des
complications peuvent survenir.
Éviter au
maximum les sodas et boissons industrielles, et
privilégier l'eau et les jus de fruits,
ces-derniers (sauf mention contraire) ne contenant que les sucres
naturellement présents dans les fruits.
La
règle générale sera donc de varier l'alimentation, de l'équilibrer
au maximum, et si les finances le permettent, baroukh
HaShem, de préférer
la nourriture biologique. En effet, varier et
équilibrer apportent à notre corps tout ce dont il a besoin, et la
nature elle-même nous donne des indications sur l'action des fruits
et légumes sur notre être. Par exemple, une tranche de
carotte ressemble à un œil humain ; or, cette racine profite
principalement à la circulation sanguine dans l’œil et à son bon
fonctionnement. De même, la noix a une structure semblable à un
cerveau humain, et elle possède de la sérotonine et des vitamines
excellentes pour notre matière grise (beaucoup de ressemblances
peuvent encore être trouvées : le haricot rouge avec le rein,
l'avocat et l'utérus, la tomate et le cœur, la figue et les
testicules, etc).
Tous les remèdes se trouvent dans
la nature, comme il est écrit : « Et
Élohim dit : voici, Je vous donne toute herbe portant de la
semence et qui est à la surface de toute la Terre, et tout arbre
ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence : ce sera
votre nourriture » (בראשית Béréshit/Genèse
1:29)
Enfin, ne pas manger vite et
bien mâcher, pour donner moins de travail au système digestif.
A ce propos, sauter un repas par
semaine est bon pour le système digestif qui peut se reposer, ainsi
que d'effectuer, de temps en temps, un
jeûne, plus ou moins long (notons au passage que le jeûne est très
bénéfique, non seulement pour le corps physique, mais aussi pour le
moral, le psychologique et le spirituel).
Avec une alimentation optimale, la
pratique du sport est plus que conseillée, car, parmi tous les
bénéfices qui s'y rapportent, il s'y trouvent une régénérescence
des cellules et un renforcement de l'organisme.
Pour conclure sur la nourriture,
sachons que manger moins et mieux donne une plus belle peau, diminue
les risques de cancers, et contribue à un meilleur sommeil.
"Pour quiconque s'habitue à
suivre toujours ces principes (d'hygiène naturelle) que nous venons
de mentionner, je me porte garant qu'il ne sera jamais
affligé par les maladies, vivra très vieux et finira par mourir de
vieillesse ; il n'aura pas besoin de recourir aux médecins,
à moins que son organisme n'ait été déficient depuis la
naissance." (hilkhot dé'ot 4,20).
Rien n’est plus naturel que de
souhaiter une longue vie. Mais pour l'obtenir, il faut maîtriser ses
sens et se laisser guider totalement par la raison. Les Écritures
disent : « Celui qui est maître
de lui-même vaut mieux que celui qui prend des villes »
(Mishléi/Proverbes 16:32). À
l'inverse, « comme une ville forcée
et sans murailles, ainsi est l'homme qui n'est pas maître de
lui-même » (Mishléi 25:28).
Une longue vie peut être obtenue
par le respect des règles de l'alimentation, mais pas seulement. Une
étude a été menée dans les quatre zones géographiques où les
gens vivent le plus longtemps, et neuf principes ont été trouvés,
permettant la longévité d'un homme : bouger
(prendre les escaliers au lieu de l'ascenseur, le vélo au lieu de la
voiture, pratique d'un exercice physique), manger
modérément (arrêter de manger quand nous sommes remplis
à 80% environ), manger beaucoup plus
d'aliments d'origine végétale qu'animale, un
verre de vin par jour (pour les antioxydants, que l'on
peut retrouver dans certains jus de fruits également),
avoir un but dans la vie (donne
la motivation pour se lever le matin, et vouloir continuer à vivre),
éviter le stress et prendre souvent des
moments de détente, avoir la
émounah/foi
(les personnes ayant foi en D.ieu vivent entre 4 et 14 ans en
plus que les autres, selon des statistiques), être
parmi sa famille et y avoir sa place dans le respect et l'amour,
et enfin appartenir à une communauté
(avoir un cercle d'amis, progresser ensemble).
Que nous puissions tous vivre en
bonne santé jusqu'à 120 ans, et hériter la vie éternelle !
Sources :
Torah תורה
Mishné Torah, de
Maïmonide
« Le jeûne, votre
parcours santé » de Lee Bueno
« Des clés pour la
vie » de Zamir Cohen
Blue Zone
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