Détruire
l'Égypte et être un Vainqueur : Péssah
Le 14 Avril
2014 au soir (soit au début du 15 du
mois de נִיסָן Nissan, un jour
commençant le soir, selon la תּוֹרָה Torah) nous commémorerons la
sortie d'Égypte en accomplissant le ליל
הסדר séder
de Péssah/pâque
(repas au cours duquel les événements relatés dans שְׁמוֹת Shémot/Exode
sont rapportés de façon résumé dans un texte appelé la הגדה haggadah.
Au passage, faire ce repas à un autre
moment n'a aucune valeur, la Torah ayant définie des dates
précises).
Trois mois après la délivrance
spectaculaire des Bnéi Israël, le peuple arrive au mont
Sinaï pour y recevoir les Oracles Divins, dont l'Alliance
des 10 Paroles.
Or, la Première des 10 Paroles de
notre Alliance avec le Créateur est : « Je
suis HaShem ton Élohim, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de
la maison des esclavages » (שְׁמוֹת Shémot/Exode
20:2 et דְּבָרִים Devarim/Deutéronome 5:6). Pourquoi
commencer les termes de notre contrat avec cette injonction ?
En quoi la sortie d'Égypte est-elle plus importante que l'interdit
d'idolâtrie, le respect du Shabbat, l'interdit d'adultère ou
de vol ?
N'est-il pas également plus
important de commencer par la création du monde ou de l'homme ?
La vérité est que la sortie
d'Égypte est plus grandiose que tout autre chose ici-bas, plus
grandiose que la création des mondes des mélakhim/anges,
plus grandiose que la création des Cieux et de la Terre !
Pourquoi ? Parce qu'un homme qui se bat
pour sortir des limites et de l'obscurité (Égypte en
hébreu se dit מצרים
Mitsraïm, qui signifie étroitesse) et
atteindre la vérité est plus grand que le plus grand des anges, qui
ne fait que recevoir du Divin
sans aucun effort. En effet, l'ange, qui est une puissance
spirituelle, a été créé sans évolution possible, tandis que
l'Adam, l'humain, est le seul qui puisse évoluer dans un
monde de bien et de mal, se dépasser, combattre, et grandir, ce qui
est unique dans toute la Création.
L’Égypte représente le péché
ainsi que ses liens, ses boulets. Et pour pouvoir travailler sur ses
fautes et les vaincre (fautes citées, dans les grandes lignes, dans
les 10 Paroles), l'homme doit d'abord sortir du territoire où
règnent ces forces négatives (cela se retrouve d'ailleurs dans la
valeur numérique du mot מצרים
Mitsraïm, 380, égale à celle du mot ערפל
obscurité, brouillard). Et la clé pour en sortir se trouve
dans la Torah et dans notre relation avec HaShem.
La
émounah/foi
en HaShem
est la condition sine qua non pour sortir de nos prisons, et elle
s'exprime par le respect des mitsvot/commandements
de la Torah
qui sont les moyens pour parvenir au but, et c'est ce que confirme חבקוק Havaqouq
ha'navi/Habaquq le prophète, quand il rapporte : « Le
tsaddik, dans sa émounah, vivra » (2:4). Par
exemple, la sortie d’Égypte a été accompagnée du don de
plusieurs mitsvot, dont les principales sont Rosh hodesh
(sanctifier le renouvellement de la Lune chaque mois), le repas de
Péssah
suivit de la fête des matsot/pains
sans levain (manger de la matsa, du pain sans levain durant 7
jours), et les Téfilines/phylactères.
Cela signifie donc que ces commandements possèdent en eux-mêmes une
force Divine particulière, aidant l'homme qui les accomplit à
gagner de la force pour détruire Paroh, pharaon. Il existe
d'ailleurs une allusion à cela : le mot matsot (pains
sans levains), en hébreu, s'écrit de la même façon que le mot
mitsvot (commandements) מצות.
En mangeant les matsot,
c'est-à-dire en « mangeant » les commandements, en les
accomplissant, l'homme marche sur le chemin de sa liberté.
Car sans la Torah,
impossible de parvenir au but ! Et
cela le Messie Roi l'a confirmé (מתיה Matityahou/Matthieu
5:17-19), car il est le chemin à suivre, les pas dans lesquels
marcher, et ses pas marchaient dans la Torah de Ribbono
Shel 'Olam, le Maître du Monde. Comme le dit le rav
Shaoul/Paul, le Messie est le couronnement de la Torah
(Romains 10:4), dans le sens qu'il donne toutes les clés pour
pouvoir la vivre dans la plénitude, comme lui-même l'a vécu.
Et
en tant que talmidim, élèves du Messie, nous devons le suivre, et
marcher comme il a marché.
Car la Torah est plus qu'un
Texte écrit : c'est une matrice
Divine
qui renferme en elle toutes les Forces
Divines nous permettant d'être
enfants de D.ieu,
ce qui signifie que par la Torah,
nous nous connectons à Sa nature, et à Son essence, ce qui
poussera les Maîtres d'Israël a affirmer qu'à l'époque
messianique, les tsaddikim/Justes sont appelés du Nom
d'HaShem Lui-même (Baba Batra 75b), comme le
Messie l'est déjà aujourd'hui, lui le premier d'un grand
nombre de frères.
Ainsi donc,
ces Forces
contenues dans la Parole Divine
nous donneront la puissance nécessaire pour détruire l’Égypte,
notre «berceau » dans ce monde et notre terre d'esclavage,
ouvrir notre mer rouge afin d'accéder au don
de la Torah, la nouvelle naissance,
exploser 'Amaleq
au passage, et annihiler les sept peuples cananéens sur Israël,
symbolisant notre objectif et le but de notre mission dans ce monde.
Il existe aussi un autre lien qui
nous retient en Égypte, beaucoup plus subtil que les autres, c'est
celui du mensonge, de l'illusion, nous faisant croire que
l’Égypte est un Gan 'Eden, un « paradis », et
la Terre Promise, nos promesses, un Gey-hinnom, un « enfer ».
Nous connaissons la chanson : en Égypte
nous avons les fruits juteux, les légumes succulents, les viandes
excellentes, le Soleil, les plages, les femmes, les voitures,
l'argent, la célébrité...alors qu'HaShem
nous conduit dans des déserts brûlants avec des scorpions et des
serpents, du sable à perte de vue, des rochers où l'on s'écorche
les pieds, de rares points d'eau et des peuples assoiffés de sang à
combattre ! Si c'est cela la liberté, autant rester
esclaves (traduction : autant rester des minables toute
notre vie plutôt que de risquer de devenir un homme accompli) !
L'illusion du confort est préférable à la réalité de la vie
véritable.
Certes, chacun
a le libre choix de vouloir rester dans sa zone de confort
ou de « partir à l'aventure ». Chacun a le choix de
vouloir être un « demi-esclave » (traduction :
faire sa petite vie avec D.ieu sans soucis, s'intégrer avec
les autres moutons dans le grand troupeau, avoir son « assurance
anti-Géhenne »
et rester un pied en Mitsraïm car c'est tellement bon...) ou
un homme poursuivi par le yetser hara, le satân, mais
véritablement libre. Chacun a le choix de
vouloir rester dans le moule commun, ou bien de rêver à devenir
autre chose que ce à quoi la société le destine, de rêver à
quelque chose de plus grand, qui vient d'HaShem.
Il y a 3500 ans, un homme nommé Moshé/Moïse a eu ce choix à
faire, et voici quelle a été sa réponse :
« Il
refusa d'être appelé fils de la fille de Pharaon, aimant mieux être
maltraité avec le peuple d'HaShem que d'avoir pour un temps la
jouissance du péché, regardant l'opprobre du Mashiah
comme une richesse plus grande que les trésors de Mitsraïm, car il
avait les yeux fixés sur la rémunération »
(Lettre aux Hébreux 11:24-26)
Plus tard, un autre homme a
également fait ce même choix :
« Éloigne
de moi la voie du mensonge, et accorde-moi la grâce de suivre Ta
Torah ! » (תהילים Téhilim/Psaumes
119:29)
Le Messie Yéshou'a lui-même
scellera sa destinée dans cette dernière réponse à l'adversaire :
« Adore
HaShem ton Élohim, et Tu Le Serviras Lui Seul »
(Matityahou/Matthieu 4:10)
Ces hommes, ainsi que beaucoup
d'autres, ont fait le choix de s'élever contre Paroh/Pharaon,
contre toutes les puissances spirituelles mauvaises de l’Égypte
(symbolisées par les anciens dieux de ce pays : Râ, Anubis,
Osiris, etc), de détruire cette civilisation, cette pensée, cet
empire, et de diriger leurs pas dans les anciens sentiers, chemins de
vie. Certains sont morts lapidés, à coups d'épée, sciés en deux,
dévorés vivants, crucifiés, car Pharaon poursuit jusqu'au bout
ceux qui lui échappent. Mais non seulement,
en vivant ou en mourant, ces hommes ont vaincu l’Égypte pour leur
vie, mais en plus ils reviendront lors de la résurrection juger ce
pays, comme il est dit :
« Les
hommes pieux peuvent exulter avec honneur, entonner des chants sur
leurs lits de repos. Des hymnes louangeurs d'El sur les lèvres,
une épée à deux tranchants dans leur main, ils tireront
vengeance des peuples, infligeront des châtiments aux nations. Ils
attacheront leurs rois par des chaînes, et leurs nobles par des
entraves de fer. Ainsi ils exécuteront contre eux l’arrêt
consigné par écrit: ce sera un titre de gloire pour tous ses
fidèles. Hallélou Yah! »
(Téhilim/Psaumes
149:5-9)
Il y a un prix à payer pour
atteindre la vraie liberté, qui peut être très lourd parfois. Mais
la rétribution n'en sera que plus grande, lors de la résurrection !
Sources : תנ"ך Tanakh (Première Alliance)
הברית
החדשה B'rit Hadasha
(Alliance Renouvelée)
תלמוד Talmud Baba Batra
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