Rejeter l'apôtre
Paul ?
Si vous discutez avec des Juifs
de Torah, qui ne croient pas en Yéshou'a, vous
remarquerez, dans beaucoup de cas, quelque chose d'assez curieux :
ils reconnaissent sans mal que Yéshou'a, Jésus, était un
« petit rabbin de quartier » qui pratiquait la Torah
comme eux et n'avait pas l'intention de créer une nouvelle
religion. Bref, un p'tit Juif transformé en « dieu »
par les païens.
Par contre, concernant Paul,
c'est une tout autre histoire : pour beaucoup il est le
véritable constructeur du christianisme, un apostat, limite un
antisémite ! Autant, Yéshou'a, ils peuvent le
comprendre, mais Paul, si l'on pouvait le dynamiter lui et ses
lettres, le monde s'en porterait bien mieux !
Comment expliquer cela ?
La réponse se trouve dans la Torah,
et dans les lettres de Rabbi Shaoul (Paul) lui -même. A la
suite du veau d'or, HaShem veut laisser éclater Sa colère
contre le peuple, le détruire, et continuer le peuple d'Israël au
travers Moshé et ses fils. Moshé refuse et prend la
défense d'Israël, et prononcera cette curieuse phrase :
« Pardonne
maintenant leur péché! Sinon, efface-moi de Ton livre que Tu as
écrit » (Shémot/Exode 32:32)
Rachi
commente, en rapportant la Guémara suivante :
« De la
Tora tout entière, afin que l’on ne dise pas de moi que je n’ai
pas été capable de solliciter pour eux la miséricorde divine »
(Berakhoth 32a)
La Torah est également le Livre
de Vie. Par amour pour son peuple, Moshé demande à HaShem
de le « sacrifier », dans le sens de l'effacer de son
livre, et par ce mérite, de permettre au peuple de survivre. Mais
HaShem refuse :
Chacun meurt pour
sa faute ! Problème résolut !
En vérité, pas
exactement...
Dans toute la
Parasha (section de la Torah) « Tetsavé »
(Shémot/Exode 27:20 à 30:10), le nom de Moshé
n'apparaît à aucun moment, chose unique dans toute la Torah,
d'Exode à Deutéronome !
Laissons le Zohar
expliquer cela :
« HaShem
'ignore' la proposition de Moshé (être effacé du livre).
Néanmoins, Moshé a été "effacé" d'une parasha. Quelle
est cette parasha? "Vé-ata Tétsavé", la parasha
concernant les commandements liés au Mishkane (le Tabernacle) et qui
aurait dû contenir le nom de Moshé dans chaque mot, et dans chaque
commandement. Mais le nom de Moshé a été retiré de toute la
parasha, qui n'en fait pas mention. C'est un exemple de 'malédiction'
d'un sage (qui se réalise), même lorsqu'elle est conditionnelle »
[Midrash Né-élam, Shir Hashirim,
Maamar 4]
Quand un grand Juste parle, toutes ses
paroles ont une incidence ! Certes, HaShem a refusé
d'accéder à la requête de Moshé, mais, en un certain sens,
une « partie » a quand même dû « obligatoirement »
se réaliser car nous sommes créés à l'image d'E.lohim, et
de même qu'Il créé par Sa parole, de même le Juste créé par sa
parole. Ce que ses lèvres énoncent, cela s’accomplit, d'une
manière ou d'une autre.
Quel est le rapport avec Rabbi
Shaoul ? Une simple phrase, prononcée au détour d'un
verset, à première vue sans incidence, mais qui, pourtant, modèle
l'histoire d'Israël et des Gentils greffés depuis 2000 ans
(rien que ça!) :
« Je dis
la vérité dans le Messie, je ne mens pas, ma conscience m'en rend
témoignage par la rouah
hakodesh : J'éprouve une grande tristesse, et j'ai dans le cœur un
chagrin continuel. Car je voudrais moi-même être anathème et
séparé du Messie pour mes frères, mes parents selon la chair, qui
sont Israélites, à qui appartiennent l'adoption, et la gloire, et
les alliances, et la Torah, et le culte, et les promesses,
et les patriarches, et de qui
est issu, selon la chair, le Messie, qui est au-dessus de toutes
choses, HaShem soit béni éternellement. Amen! »
(Lettre envoyée aux Romains 9:1-5)
Notez bien : je voudrais moi-même
être anathème et séparé du Messie pour mes
frères, mes parents selon la chair !
Anathème : selon la
définition de ce mot grec par la « Bible online » :
chose dévouée à HaShem, sans espoir de rachat, ou un animal
destiné à être tué; personne ou chose vouée à la destruction, à
la malédiction. Un homme maudit, voué à la malédiction, aux plus
grands ennuis.
Séparé : « apo »
en grec. ce mot est en particulier utilisé pour illustrer une
coupure net et précise entre deux éléments. Par exemple dans le
passouk suivant :
« Et
si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et
jette-la loin de (apo) toi » (Matityahou/Mathieu
5:30). Cela fait référence donc à un tri entre le pur et l'impur,
le permis et l'interdit, la lumière et les ténèbres, la vie et la
mort.
Si nous faisons une
lecture « targoumique » de ce verset donc,
c'est-à-dire une lecture explicative, cela donnerai :
« Je souhaiterai,
je prierai, je demanderai être, moi-même, destiné à la mort, à
la destruction, et être coupé, jeté loin du Messie, pour mes
frères, ceux de mon peuple selon la chair »
Or, nous savons que le
Messie est la Torah vivante, celui qui la possède en
lui « dans ses entrailles »,
(Téhilim/Psaume). Donc, en disant cela, Shaoul dit
en substance : « je veux être coupé, jeté loin de la
Torah, loin du Messie » !
Tiens donc ! Et de
quoi tout le monde accuse-t-il Shaoul depuis 2000 ans ?
D'abolir la Torah et de « prêcher un autre Yéshou'a »
que celui qui demande de pratiquer la Torah !
Vous pourrez répliquez
alors : « oui peut-être, mais pourtant ses lettres sont
explicites, nous ne sommes plus « sous la loi », etc etc,
c'est quand même écrit !
En réalité.....non !
Parce qu'en lançant une
telle malédiction sur lui-même, celle-ci est donc automatiquement
retombée sur...ses lettres ! Ou plus exactement sur la
compréhension de ses lettres !
« Toute
la révélation est pour vous comme les mots d'un livre cacheté Que
l'on donne à un homme qui sait lire, en disant: Lis donc cela! Et
qui répond: Je ne le puis, Car il est cacheté; Ou comme un livre
que l'on donne A un homme qui ne sait pas lire, en disant: Lis donc
cela! Et qui répond: Je ne sais pas lire »
(Yésha'yahou/Isaïe 29:11-12)
Moshé a demandé
à ce qu'il soit ôté de la Torah, résultat toute la parasha
suivante ne le contient pas. Shaoul a demandé à être
coupé du Messie, de la Torah, résultat ses lettres
« montrent » (en un certain sens » qu'il en est
effectivement coupé ! Constatons d'ailleurs que durant 2000
ans, à peu près, les lettres de Shaoul ont été utilisées
contre la Torah, mais que depuis peu, elles sont de plus en
plus comprises comme elles doivent l'être, en accord avec la Torah.
Il n'y a pas de hasard !
Mais alors, une nouvelle
question se pose, et pas des moindres : en quoi cette
malédiction, cette « coupe » de Paul de la Torah,
a-t-elle aidé ses frères depuis 2000 ans ?
Préparez vos mouchoirs,
car vous allez voir qui était vraiment Rabbi Shaoul !
Mais revenons d'abord à
Moshé : pourquoi est-ce la parasha Tetsavé où
son nom n'est pas écrit ? Pourquoi elle et pas une autre ?
Car cette parasha traite, en partie, de la confection du
mishkhân, le Tabernacle, et des habits du Cohen Gadol.
Le Cohen est un Lévi, or cette Tribu fut choisie pour
faire le service d'HaShem à la place des premiers-nés de
chaque famille. Pourquoi ? Car lors de la faute du veau d'or,
les lévites n'ont pas péché, contrairement aux premiers-nés du
peuple. Moshé n'a pas non plus péché puisqu'il était sur
la montagne mais Aharôn, lui, a fauté avec le peuple (même
si il n'avait pas les mêmes intentions qu'eux comme le disent les
Maîtres).
Moshé, n'ayant
pas péché dans cette affaire, il n'avait donc pas besoin
d'apparaître dans la parasha traitant de la construction du
Tabernacle servant à expier, entre autre, cette faute. Mais Aharôn
en avait besoin ! Ainsi, c'est son nom qui apparaît tout au
long de la parasha et non celui de Moshé !
Le rapport avec Rabbi
Shaoul ? Comme Moshé, il n'avait pas besoin de
figurer parmi les Maîtres d'Israël durant ces 2000 ans car
il trouve déjà sa justification dans le mishkhan de
Yéshou'a. En effet, comme le dit un midrash, le Messie
est comparé au Tabernacle du désert, en ce sens qu'il expie les
fautes du peuples !
De plus, Shaoul
n'avait pas chuté avec le peuple, qui a été « rendu
comme de la pierre » (Lettre aux Romains,
11:7). Néanmoins, il est également dit que quand un homme n'a pas
de connaissance, son péché « n'est pas pris en compte »,
mais quand il voit, le péché demeure (Yohanân/Jean
9:41). Dilemme donc ! Si Shaoul était resté en sa
qualité de Maître au yeux du peuple, il se serait dressé comme une
lettre de condamnation face à eux, et le jugement ainsi que les
souffrances auraient été bien plus terribles pour Israël hass
véshalom !
La solution donc ?
Prendre exemple sur Moshé : efface-moi, coupe-moi de la
Torah, pour mon peuple, que je ne sois pas pour eux une
accusation ! Mes lettres, mes enseignements, durant le temps de
ce dernier exil, ne seront pas acceptés. Il vaut mieux me rejeter
que subir des tourments, car si ils voient mais continuent de
rejeter, là ils seront doublement coupables !
Ainsi, selon la loi
spirituelle énoncée en Yohanân
/Jean 9:41, tous les Juifs de Torah depuis 2000 ans qui
rejettent Yéshou'a ne sont pas du tout fautifs ou coupables
de péchés envers leur Roi, car « ils sont aveugles à son
identité donc non fauteurs envers lui » !
Comment donc rétablir
Rabbi Shaoul parmi les siens ? En rétablissant
Yéshou'a ! Et comment rétablir Yéshou'a ?
Cela dépend des autorités spirituelles d'Israël. Il y a 2000 ans,
le Sanhédrîn a lié la vérité de Yéshou'a aux yeux
du peuple, en disant :
« Ils
rencontrèrent les anciens et après avoir délibéré....vous direz
au peuple : ses talmidîm sont venus de nuit et ont dérobé son
corps […] cette histoire s'est répandue parmi les Juifs jusqu'à
aujourd'hui » (Matityahou/Mathieu
28:13-15)
Le Ari Hakadosh,
un des plus grands Maîtres d'Israël, avait dit à son
disciple, Rabbi Hayim Vital, que les
« disciples du Nazaréen avait pris son corps en faisant croire
qu'il était ressuscité » ! Comment les plus grandes
sommités d'Israël durant ces 2000 ans, ne peuvent pas voir ce que
des petits du peuple comme nous pouvons ? Car la majorité
d'Israël est toujours aveuglé, en ce qui concerne l'identité du
Roi Messie. Tout cela à cause de la minorité religieuse du
Sanhédrîn à l'époque de Yéshou'a, qui était
vendue à Rome, et qui a lié, sur la Terre (et donc dans les Cieux!)
la vérité de Yéshou'a aux yeux d'Israël.
Cette minorité parmi les
autorités de l'époque sont donc bien des « serpents »
et « races de vipères » ! Il est d'ailleurs
intéressant de constater que ces quelques membres corrompus du
Sanhédrîne de l'époque étaient vendus à Rome. Edom,
le monde occidental romain, est donc plus ou moins directement
responsable du voilement du Roi Messie aux yeux d'Israël.
Or, nos Maîtres disent que, dans le Gan 'Eden,
le serpent qui a tenté le premier couple était chevauché, en
réalité, par Samaël, qui est l'ange....d'Edom !
Il n'était donc qu'un pion sans les mains de cet ange mauvais pour
faire chuter le premier Adâm. Et ici, Edom (Samaël
donc) a utilisé ces « serpents » pour voiler, faire
chuter le second Adâm !
Mais le second Adâm
n'ayant pas chuté, c'est sa descendance, Israël, qui en
paye les frais...
Pour conclure donc, que
même que Moshé « disparaît » de la Torah le
temps qu'Aharôn se répare grâce à la confection du
Tabernacle, qui lui assure son expiation, et donc sa délivrance, de
même Rabbi Shaoul « disparaît » d'Israël,
le temps que le peuple se répare grâce à 2000 ans de Torah en
exil qui reconstruit, petit à petit, l'image de son Roi Messie,
qui lui assurera son expiation définitive, et sa délivrance
éternelle !
N'oublions pas....
On ne trouve les plus
beaux diamants qu'au fond des poubelles
La plus grande lumière
qu'au fond des ténèbres
Ou, pour les plus
jeunes : On ne trouve un Spider-Man qu'au fond d'un Peter
Parker, et non d'un Schwarzenegger
Shabbat Shalom, Kol
Touv !
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